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trouveras plus que j’ai mauvais caractère. Je suis malade. Tu m’as dit que les malades s’efforçaient d’être plus doux avec ceux qui les entouraient ; et tu m’as cité de beaux exemples. Je ne t’aime pas quand tu fais des sermons ; tu me donnes envie de bâiller, et, si tu me fais des reproches, c’est que tu m’aimes moins : tu me compares à d’autres. Les malades sont doux, mais moi je suis épuisée ; toute ma force s’use à continuer et à dire « merci » à ceux qui ne comprennent pas. Mais toi, qu’avais-tu besoin d’un « merci » ? Tu n’as pas compris parce que tu ne sais pas. Je t’ai demandé de quelle humeur tu serais, si pendant huit jours seulement tu ne dormais pas. Tu m’as répondu que cela ne t’arrivait jamais, mais que ça ne devait pas être agréable. Évidemment tu ne comprends pas. D’ailleurs je sais : quand nous étions à la campagne, tu n’étais pas content ; tu aurais voulu être à Paris où ton amie était. Alors tu étais pressé de repartir et tu me trouvais agaçante. Vois-tu, c’est encore une chose qui s’est tournée contre mes désirs : je croyais te faire plaisir en te demandant de venir. À Paris tu es