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tandis que la terre tourne


L’abeille a sagement pétri ses confitures
Et parfait ses ragoûts de pollens préférés ;
Les troupeaux ont rasé jusqu’au sol les pâtures ;
Les lavandes, les foins, les orges sont rentrés.

Mais toi dont l’appétit couvrait toute la terre
En suivant le rondeau goulu des martinets,
Tu foulas sous tes jeux la rose passagère
Sans surprendre au jardin ses plis déboutonnés ;

Et voilà que le vent qui jette sur ta porte
Les parfums effacés que tu n’as pas connus
Entraîne la saison au creux des branches mortes
Avec la feuille sèche et les oiseaux perclus.