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tandis que la terre tourne


DEVANT LA SAISON MORTE


Maintenant que l’été comme un couchant se dore
Que le jardin mourant laisse choir ses beautés,
Que la cigale a mis dans l’étui sa mandore
Et que l’abeille dort sur ses pots cachetés,

Recueille-toi. La vigne a déversé ses outres
Dans la cuve odorante au bois mauve imbibé ;
Les papillons de nuit engourdis sur les poutres
Rêvent des soirs de lune et du miel dérobé ;