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la mort en croupe


CYBÈLE


Le matin réveillé pose sur la lumière
Le baiser puéril de la rose trémière ;
Les bouquetins hardis piétinent sur les foins

Et l’énorme Cybèle, aux seins gorgés de sève,
Attentive au bourgeon qui s’accroît et s’élève,
Allaite les petits des bêtes dans les coins.

Par elle, les grillons sont joyeux sous les mottes,
L’abeille de pollen empoussière ses bottes,
La campanule blanche ouvre son gosier d’or ;