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tandis que la terre tourne


L’ABEILLE


Vois, j’ai trouvé dans l’herbe une abeille engourdie,
Son aile ne luit plus à travers les rayons,
Son ventre duveteux où ne bat plus la vie
Laisse sortir le jet dolent de l’aiguillon

Pose-la sur ta main ; elle n’est plus méchante,
Elle est molle à toucher comme un coton de fleur ;
Ni le chant de l’oiseau ni l’odeur de la menthe,
Ne la réveilleront de sa longue torpeur.