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l’âme en bourgeon


L’AGNEAU


Dors dans le nid douillet de ma chair maternelle
Dors sans émoi, sans rêve et sans larmes encor ;
Demain tu connaîtras ce que pèse ton aile
Et ton cœur tremblera de pressentir la mort.

Sous le baiser mordant et glacé de la vie
Demain tu raidiras tes membres potelés,
Tu goûteras le vent, ta candeur éblouie
Rira de voir le jour traverser les volets,