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tandis que la terre tourne

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Ainsi je me réveille avec l’herbe et l’oiseau
Pour que mon chant d’été soit celui des rameaux ;
La rose va crever sa coque de feuillage,
Je veux surprendre au jour l’éclat de son jeune âge
Et savoir ce qui gîte au creux des bons terriers.
Le temps peut s’effriter au choc des sabliers,
D’une quêteuse main je recueille sa cendre
Et j’en fais sous les pleurs que mon œil sait répandre
Quelque utile mortier que sèche le soleil.


Je chante et les bourgeons sortent de leur sommeil.