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le vallon




Les hommes s’en vont et passent,
Jeunes et vieux, sous l’espace
Qui somnole et tout s’efface.

Leurs maisons en taupinières
S’enfoncent dans les bruyères ;
Au clocher paisible et lent
Répondent leurs mouvements.
Puis, une vapeur embrume
La campagne, les toits fument
Et le soir meurt indolent.

Et ce sont là les journées.
Ces hommes dans la vallée
Vont détourner un ruisseau,
Eux plus vagues que dans l’eau
Leurs images reflétées.