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mélancolie


LXXIV




Vers cet espace calme où tourne l’hirondelle
Et qui ne connaît pas le cri des chairs mortelles,
Portez-moi, longs soupirs des oiseaux et des branches,
Que je coule dans l’air avec le vent muet.


Leur essor me soulève en sa fuite endormie
Au-dessus du bonheur, ô ruisseau d’harmonie…


Ô sonore ruisseau, musique aérienne
Où l’âme se balance en son éternité,
Calme enveloppement de lumière lointaine
Aux pâleurs de l’été.