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le vallon


LXXI




Le soir, au soleil je m’assieds
Devant ma porte ;
Le jardin, les arbres fruitiers,
La brise forte
Soufflent jusqu’à moi la rumeur
Des tièdes feuilles
Sans que mon immobile cœur
En lui l’accueille.
Je devine les coteaux mous
Qui se prolongent,
Sur l’étoffe de mes genoux
Mes mains s’allongent
Et je m’abîme à regarder
Ces deux mains frêles
Comme si mon corps tout entier
Était en elles.