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le vallon


XLV




Douce chanson, claire chanson,
Tu sors de mon âme elle-même,
Comme la rose hors du buisson
Penche sa pourpre qu’elle sème.
Tu nais grave comme le jour
Avec un lumineux silence
Où le rêve de ton amour
A le calme d’une eau qui pense,
Et tu rejoins si purement
Les voix de l’ombre et de la plaine
Qu’on ne distingue pas le vent
Ni les parfums de ton haleine.