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le vallon




Ô longue, interminable file
Qui chemine et semble immobile
Tant elle est nombreuse. Ô vivants,
Tristes, bornés, maigres, errant
Par les brumes et par le vent.

Pourquoi des femmes loqueteuses
Et d’autres en robes de soie,
Et ces figures douloureuses
Auprès de ces ombres de joie ?
Que veulent ces blêmes fiévreux
Battant les branches autour d’eux ;
Humaine et poussiéreuse houle
Qui s’écoule.