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le vallon

Imite mes danses muettes
Et sans écraser les clochettes
Attrape ce papillon blanc
Qui flâne et glisse mollement
Et pose-le sur mon épaule.
Mais il s’envole.

N’es-tu pas mon jeune frère
Serein parmi les fougères
Avec ton beau regard laiteux
Teinté de bleu ?
Je suis ta sœur parce que j’aime
Les bêtes, l’herbe et que je sème
Au vent comme toi mes cheveux,
Et parce que dans mon silence,
Longue pelouse où se balancent
Les bouleaux grêles,
Flottent la jeunesse éternelle
Et l’ombre et l’harmonie heureuse
De l’enfance nébuleuse.