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le mois de février

affront ! Il est voué aux flammes vengeresses, et, s’il n’est pas rôti en réalité, — qu’il en rende grâce au ciel ! — il sera brûlé, du moins, en effigie, sous la forme d’un affreux bonhomme de paille et d’osier. Quelle joie pour toute fehhnotte de préparer le supplice de l’ingrat, de jeter son ennemi dans le brasier, de l’y voir se tordre et de pouvoir lui dire, à ce moment, suivant la formule consacrée : « Mahhe pèce, t’es préféré in aute qué mi qui sos té fehhnotte ? Eh bé, mi, je m’fous de ti. Breûle, breûle donc, jusqué le derrère brin ! Que j’te voisse plus dan mes eux ; qué j’ poïesse donner mé main à in aute sans regret ! » — Traduction : « Mauvaise pièce, tu as préféré une autre (femme) à moi qui suis ta fiancée ? Eh bien, moi, je me f… de toi. Brûle, brûle donc, jusqu’au dernier brin ! que je (ne) te voie plus devant mes yeux ; que je puisse donner ma main à un autre sans regret ! »

Une autre acception plus étendue du nom de Valentin est la suivante : dans les bals, dans les mariages, le cavalier qui rend des soins à une femme ou à une jeune fille, en d’autres termes, qui lui sert de cavalier, est dit son Valentin, et il appelle celle-ci sa Valentine.

Saint Valentin n’est pas seulement en honneur auprès des amoureux, ni des couples graves ou joyeux qui réclament son parrainage, les labou-