Page:Sauvé - Le Folk-Lore des Hautes-Vosges, 1889.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
le mois de février

le galant auquel elle donnera sa main n’a qu’à monter sur un tas de fumier, le jour de la Purification, avant le lever du soleil, et à jeter son sabot en l’air. De la direction vers laquelle la pointe de son sabot sera tournée, quand elle le relèvera, accourra un jour le mari désiré.

La consultante obtient le même résultat en faisant, avec une poignée d’étoupes, trois petites poupées qu’elle range sur une même ligne. Les poupées de droite et de gauche figurent les amoureux qu’elle a ou voudrait avoir, celle du milieu la représente elle-même. Un tison brusquement approché de cette dernière a tôt fait de la mettre en flammes, et il suffit à la jeune fille d’examiner vers lequel des deux galants le feu se dirige tout d’abord pour savoir, de façon à peu près certaine, dans quel village demeure le jeune homme qu’elle épousera. Ce jeu innocent constitue l’une des distractions favorites des jeunes filles pendant les longues veillées d’hiver.

Le jour de la Purification, on fait bénir des cierges et de la cire, — les cierges, pour les allumer sous le ventre des bêtes que l’on attèle pour la première fois et les préserver ainsi d’accident ; — la cire, pour en fabriquer de petites