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d'Oron t^c.-à-d. Ouron), laissant ainsi à notre savant compatriote le soin de faire une découverte qui sera accueillie avec intérêt par les amis de notre histoire locale.
Origine de quelques noms de lieux de la région genevoise.
Séance du 29 janvier 1903; Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Génère, tome II, p. 342.
Le nom de la commune de Genthod, qu'il serait plus simple d'écrire Gentou, en se conformant à sa vraie prononciation, est de même espèce que celui de la pointe de Promentou (Promontormm). A l'époque où l'on disait encore Promentour, la forme, conservée par les registres du Conseil de Genève, est également Gentoiir. Le nom a pu provenir de janitorium «loge de portier, cabane de garder.
Le nom du hameau d'Ecogia sur Versoix offre des obscurités que ne dissipe pas entièrement la forme ancienne Adesgogia résultant d'un document du XI® siècle. Malgré son apparence germanique igau «contrée», ades génitif — Ad «la contrée de Ad»), ce nom est probablement à lire ad Esgogia et à traiter comme un nom roman. Mais une explication parfaite ne paraît possible pour le moment ni par l'étymologie Excubiaia «poste de veilleur», ni par une autre supposition plus hasardée, Exagogida (provenant du grec) qui se rapporterait au canal de captation de la source existant à Ecogia. C'est entre ces deux hypothèses que peut se mouvoir provisoirement l'étymologie. La forme patoise est défavorable à la première.
Quadruvium, Carouge: M. de Saussure se demande si la pro- clamation de Sigismond comme roi de Bourgogne en 516 datée de Quadruvium, aurait eu lieu à Carouge (v. Henri Jaccard, Ess i île toponymie^ Lausanne 1905, sous Carouge).
Joux et Jura sont des noms séculairement en concurrence et qui ne sont cependant pas synonymes, en ce que joux s'applique, comme un simple mot commun, à toute forêt de sapins, et spécia- lement dans les patois de Gruyère, Valais, Savoie, aux forêts de sapins des Alpes. Une distinction entre Jonx «Jura» et joux «forêt», n'existe nulle part. Le fait est d'autant plus curieux que la chaîne insignifiante du J&rat est au contraire connue dans tous les patois comme expression géographique.
Un très grand enchevêtrement de faits linguistiques existe ainsi autour des deux noms de Joux et de Jura, dont M. de Saussure n'indi(iue qu'énumérativcmont les phases principales, en se réservant de revenir sur la question plus en détail.
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