SUR LE NOMINATIF PLURIEL ET LE GENITIF
SINGULIER DE LA DÉCLINAISON CONSONANTIQUE
EN LITUANIEN.
(Indogermanische Fnrsrhum/en IV, p. 450. — 1894.)
Le fait de la complète disparition de la voyelle primitive dans la désinence du nom. pliir. âkmens, môters, gén. sing. akmens, moieP.s est en désaccord ouvert avec le traitement de l'ensemble des finales lituaniennes; où aucun cas de syncope absolue n'est autrement connu. Tout ce qu'on a pu invoquer pour atténuer l'anomalie est que la voyelle perdue devait être dans les deux formes un é* (si. mater-e etc.), et que nous ne constatons nulle part en lituanien la conser- vation d'une finale -es, mais seulement de -as, -ïs, -us. L'argument paraît assez faible.
Cette syncope est irrégulière si elle est simplement préhistorique (antérieure à nos monuments). A plus forte raison si on la recule jusqu'à une époque préhistorique anïé-dialectale, où décidément il ne restera plus rien à lui comparer.
C'est ce que fait, à notre étonnement, M. Brugmann, écrivant JAt. Volkslieder, p. 288 n.: «Dass schon urlitauisch nicht mehr Vok. + «s, sondern Nasalvokal + s gesprochen wurde [savoir dans 2(ms, (dêji's, gri-iaâ, siiisiu], beweisen die Formen wie akmèns, szùns».
On voit que l'auteur de ces deux lignes n'est pas seulement {•ersuadé de la date anté-dialectale do la syncope dans nioters, akmens; • laprès lui, V-ens antédialectal d'akmens est tellement certain que (•'(îst ce qui doit servir de point de départ pour l'appréciation historique de toutes les syllabes nasales du lituanien.
A quoi il est impossible de ne pas opposer immédiatement les deux vues directement contraires: 1" Bien loin quahneiï.s permette de juger de at/^j^s, c'est à la condition d'avoir préalablement élucidr la question de atèjës et de tout ce qui le concerne (taoës, sekâs, einqs, sf'kâ, elnq, kf'lrss), kù, anà, viePua, mergà, bnlu, tavç, gcnis-ias, etc.) <|n'une opinion devient régnlièrfincnt pftssililc sur le (^as de nkiiicîis. de Saussure. Oeuvra. ;;
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