COMPARATIFS' ET SUPERLATIKS fiERMANIQUES DE LA FORME inferUS, ivfimUS. 487
La divergence phonétique de minni = got. minniza avec innri (ou idri) suffirait au besoin à donner l'éveil sur la disparité origi- naire des deux groupes. Qu'on remarque aussi le vocalisme de mmtri^, 0fn, eestri, neffri, toutes formes qui supposent une voyelle autre que i à la syllabe postradicale, par conséquent un suffixe autre que -izan-. Mais les témoignages combinés des dialectes con- génères sont assez forts en eux-mêmes pour ne permettre en aucun cas de ramener hhidri à '■'hindizè. Deux solutions seulement restent ouvertes: ou bien hitidri contient le suffixe -izan, mais avec une base hinder- et non hi7id-; ou bien hindri ' réipond directement au v. h.-a. hintero et n'a rien du tout à démêler avec le suffixe -izan.
Première hypothèse: "'■Jnnderizê, ou mieux *hindanzé, car le norrois comme le gotique a remplacé tout e bref atone devant r par un a. Un tel prototype eût certainement abouti, non à hindri, mais à ^hindarri», comme '■'getndizé à gjofulli et '•'anparezos à annarrar. Le seul moyen de ménager une chance à cette première hypothèse serait de la modifier en admettant une forme trisyllabique *hindrizê, d'où hindri sortirait sans difficulté de même que fegri de ■fagrizê. Seulement, rien n'autorise à faire si bon marché de la voyelle placée devant r. Sans doute, quelques-uns de nos comparatifs ont pu, à la rigueur, offrir une forme raccourcie du suffixe. Les dialectes allemands et saxons, vu leur tendance à développer des voyelles intercalaires, apportent peu de lumière sur ce point. Mais, d'une manière générale, la ])résence de la voyelle est nettement attestée par les formes latines et indiennes. On arriverait du reste avec la supposition contraire à poser, pour l'adjectif signifiant intérieur, \m germanique ^innran- qui aurait quelque chose de monstrueux.
Il faut donc en venir à l'autre solution, qui fait de hindri l'équivalent pur et simple de v. h.-a. hintero. Le féminin en i (hindri) ne saurait nous arrêter, puisque le féminin gotique des superlatifs {aftmnei) a fait présumer (page [481]) une formation simi- laire au comparatif. Mais, dira-t-on, d'où vient Viimlaut qui se manifeste chez eptri, q/stri., n0r<tri, 0fri, ytri? Il s'explique précisé- ment par les formes féminines. '■'Oharê, féminin *ot)arï, donnent régulièrement *o/r/, féminin 0fri. Le second type a été adopté pour les deux genres*. Il trouvait un appui: 1** dans Vumlant
I. Concurremment à mjrdri.
"■2. Là est aussi la clé du bizarre umlaut de itVW (archaïque hatri - *bat{i)t{è). Le féminin *hat{ï)nl devait donner hetri comme *tam(i)d'ii! temdir {2e subj. jinH.). — \tuml(int par !'/ de la •i'" syllabe peut paraître moins jilausible pour
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