Si l’on tire de ces données linguistiques ce qu’elles renferment, et rien de plus, on en conclura certainement que le père et l’époux devait tenir dans la famille indo-européenne une place aussi large que la femme. En second lieu, à considérer les termes relatifs à la parenté par alliance, il est évident que le mariage avait le rang et les caractères d’une institution régulière, que ses liens étaient durables et respectés. Le reste est plus douteux. On a vu plus haut que le cycle des noms de parenté par alliance que nous pouvons reconstituer, se compose de ceux auxquels donne lieu l’entrée d’une épouse dans la maison d’un homme, et non l’entrée d’un époux dans la famille d’une femme. — Les noms qui servaient à désigner l’époux et l’épouse chez les Aryas étaient probablement potis et potin. Le sens fondamental de potis est «maître», mais ce titre, ainsi que Pjctet le fait remarquer avec raison, ne doit pas faire conclure que la femme était esclave, puisque de son côté point signifie «maîtresse». C’est par rapport au reste de la famille que l’époux et l’épouse étaient maître et maîtresse, seigneur et dame. Il me semble que ces dénominations laissent entrevoir un état patriarcal, dans lequel ce n’étaient pas seulement les enfants, mais toute une familia ou tout un clan qui se groupait autour du potis et de la iwinî. Sans doute ce n’était que dans les familles éminentes que l’époux et l’épouse portaient ces noms. Ils sont curieux en ce qu’ils présentent les idées associées de mariage et de communauté patriarcale vivant sous l’égide et l’autorité d’un chef. En lituanien vësz-jMts signifie seigneur (proprement chef de clan). En grec ttôctiç a perdu le sens de maître et n’a plus que celui d’éjwuoc, mais dans un sens très relevé. Le féminin TTÔTVia en revanche, épithète de déesses, etc., signifie auguste. Le même mot se retrouve dans des-potis; et ce n’est point par hasard que des-potis est accompagné d’un très vieux féminin bécT-TTOiva: c’est toujours la même association d’idées, autorité seigneuriale et vie conjugale.’
Les coïncidences de mots pour la cérémonie même du mariage n’embrassent que les idiomes orientînix (letto-slave et indo-iranien): les termes sont dérivés de racines signifiant iiiciier ou emmener en voiture.
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