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��OKPYOEII.

(Mémoires de la Société de Jjinguistiqtie, VU, p. 88. — 1892.)

11 reste malgré tout assez probable que l'indo-européen oriental skr. açru-, lit. ajiarà, est le même mot que l'occidental botKpu, lacrima, got. tagr. Dans le cas où on aurait une première raison sérieuse de douter de cette identité, nous pro})Oserions de rattaclier l'homérique ÔKpuôeiç à l'indien açru-. L'emploi de ce mot (autrefois confondu avec ÔKpiôeiç) ne correspond à aucun de ceux de Kpuôeiç ou de Kpuepôç, et coïncide en revanche avec ceux de baKpuôeiç : TtôXeiaoç ÔKpuôeiç et 7TÔ\e|Lioç baKpuôeiç, jamais irôXeiaoç Kpuôeiç ou Kpuepôç. Le passage qui fait difficulté en apparence est celui où Hélène dit, en parlant d'elle-même: €|ueîo kuvôç . . . ÔKpuoéaanç, Z ?>44. Mais ici même, le mot Kpuoédffnç détonne si on le substitue, et l'on pré- férerait certainement quelque synonyme de baKpuoédOTiÇ — uon pas au sens de «perdue dans les larmes», malgré KXaîouffa léiriKa, TITO, — mais au sens d'objet lamentable. Le souvenir du sens premier était en tous cas effacé dès les temps homériques ; mais la façon d'employer le mot peut remonter très loin en arrière.

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