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��GOTIQUE PARF, pAÛRBAN «AVOIR BESOIN». {Mémoires de la Société de Linguistique, VII, p. 83. — 1892.)
L'/ de parf et du v. haut-ail. diirfan ne laissant aucun doute sur la forme ierp-, et non terhh-, de la racine, il faut renoncer à rapprocher le slavon tréba «negotium». M. Kluge {German. Con- jugation, p. 76) pense retrouver la racine terp- en question dans un verbe zend terefyat, connu par un seul passage, et paraissant si- gnifier «enlever» {wegnehmen). C'est ce qu'on a obtenu jusqu'à présent de plus satisfaisant sur l'étymologie de parf, et c'est dire que le cas peut passer presque pour désespéré.
A-t-on songé toutefois à examiner l'hypothèse où parf se rap- porterait, non à quelque obscure et lointaine racine terp-, mais à celle que tout le monde connaît dans TépTTOjLiai, skr. trpnomi? Les significations en apparence diamétralement contraires de parf «j'ai besoin» ou même «je manque», et de trpnomi «je me rassasie», se concilient au fond par une transition très naturelle et dont toutes les étapes peuvent historiquement se suivre. En indien et en grec, la racine ierp- contient, intimement mêlées, les deux idées de se délecter et de se rassasier (jamais celle de satiété au sens de dégoût). C'est la seconde qui domine en sanscrit pendant que le grec favo- rise la première: dételle façon que l'expression hindoue tâni paçyan na trpyati «il ne se rassasie point de la voir, do la regarder» aurait, littéralement transcrite en grec (Trjv ôpujv où TépTreiai), une signi- fication tout opposée. Ce qui n'empêche pas le causatif sanscrit tarpayâmi d'avoir principalement le sens de délecter, et réciproque- ment l'aoriste grec TapTTri)uievai de signifier se rassasier, se repaître^.
1. Pour ce qui est du sens transitif de Tépnuj «charmer, délecter», il ne doit pas être imputé à la racine. La langue gncque s'est créé après coup une série de causatifs en apparence très antiques par le simple moyen de la flexion active substituée à la flexion moyenne. Ainsi, de -rreiOoiuai (= fidô, got. beida «j'attends, c'est-à-dire je me confie»), le grec a inventé de tirer iteiGuj «j'inspire confiance, je persuade>; mais on aurait tort de conclure que la racine bheidh- ait jamais en elle-même renfermé un sens pareil. Nous nous réservons de re- venir dans une autre occasion sur ce curieux procédé du grec.
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