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��LES FEMININS EN -f7 DU VIEUX PRUSSIEN.

{Mémoires de la Société de Linguistique, VII, p. 82. — 1892.)

Dans son livre sur la déclinaison en slavo-lette, M. Leskien s'arrête assez longuement (p. 6 et suiv.) aux formes en -û (pour a) de certains féminins prussiens: ainsi widdewû «la veuve», niergûmans «puellis> en regard du type ordinaire mensâ «la chair», gennâmans «mulieribus». M. Leskien conclut, et nous abondons dans son sens, (ju'il n'y a point à chercher là autre chose qu'une différence pho- nétique ; mais il est assez singulier que tout l'effort de sa démons- tration tende à rétablir un w dans merg{îc)â- et les formes sem- blables, sous prétexte que le vieil û, en prussien, ne saurait subir d'altération que de la part d'un w. Ou je m'abuse étrangement, ou la langue du grand catéchisme montre après toutes les labiales et toutes les gutturales exactement le même traitement de Vu qu'après ?c.

On a non seulement: urs «âgé» (lire ûrs) = *umras, lituanien voras ; deiwuts (deiivûtei) «bienheureux» qui serait en lituanien dcvotas-

Mais également: mûti, lit. môtc; mukint, lit. mokhiti; smuni, lit, èmmès ; supuni, lit. èûponè; hmvinaiii «habitez» s'il est à rapprocher du lit. hdvytis «demeurer, passer le temps» ; pô-glabû «j'embrassais», lit. glohôti; pûdauns «ayant porté» qui n'est point une faute pour pîdauns, mais le participe d'un verbe qui serait en lituanien *podôti {pûd-: pid-^= lit. sod- : séd-); pogûnans, lit. 2mgônas ; en-laikitmai, lit. îalkome; et semblablement teickut^ en-teikfdon, dunbugtd en regard de biâtwèi, signât, po-maitât. Nulle part un â après p h m k g.

Pour expliquer les nominatifs mergu, [^^ec/rw?], lahbisku, seilisku, aucktinwiisku, peronisku et le datif pluriel mergûnians, il n'est donc certainement pas nécessaire d'invoquer autre chose que la gutturale.

Ceci ne doit pas empêcher de reconnaître qu'en fait, soit pour mergu- soit pour les mots en -iskû-, il ne manque pas d'arguments en faveur du 7v, que RI. Leskien a fait valoir; car mergu, dans I et II, a pour accusatif mergwan (dans l'Enchiridion mêrgan sans w) et les mots en -iska- offrent des formes comme àlkinisquai (dat.). Mais ici précisément se présente la question de savoir si ce n'est pas sur une méprise occasionnée par le nominatif que ces formes ont été

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