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LES ORIGINKS INDO-EUROPÉKNNES OU LES ARYAS PRIMITIFS. 399

chacun la même langue, et il y substituait l'idée de la'diversité de langue dans l'unité géographique et politique. Nous tenions d'autant plus à signaler brièvement ce fait que, dans le débat continuel engagé sur la question de l'autre côté du Rhin, le nom de Pictet, qui y est du. reste dûment connu et apprécié, n'a jamais été mentionné.

III

Il faudrait des pages pour faire même un dépouillement rapide de tant de richesses accumulées. Ethnographie et géographie, histoire naturelle, civilisation matérielle, état social, et enfin vie intellectuelle, morale et religieuse des anciens Aryas, tels sont les titres des grandes divisions de l'ouvrage. Dans ces recherches, l'auteur montre, en ce qui concerne la manière de traiter les matériaux linguistiques mêmes, une activité d'esprit infatigable, et plus d'un problème étymologique que les travaux précédents n'avaient pas éclairci a reçu par ses propres trouvailles une solution satisfaisante. Le reproche que lui ferait une critique sévère s'adresserait aussi bien à toute la géné- ration de linguistes distingués dont Pictet faisait partie, à qui avaient été réservées les grandes découvertes. Ils en avaient gardé un faible naturel pour le sanscrit, leur première lumière, qui est parfois à leurs yeux une image trop fidèle de la langue mère. Il a fallu une longue expérience pour rabattre de l'influence trop décisive qu'exerçait ce vénérable do^^en de la famille. On prenait par exemple des mots composés indiens d'un caractère récent pour les transporter tels quels à l'autre bout du domaine indo-européen. C'est ainsi qu'on a beaucoup chicané Pictet sur nn genre de formation qu'il n'a jamais cessé de défendre avec conviction, les composés excla- matifs: il interprétera entre autres le nom du corbeau par quel cri\ D'autres allaient plus loin et trouvaient dans le latin caecus «aveugle» deux mots signifiant quel ceill II est certain que les Hindous ont dans leur langue bon nombre de ces. curiosités-là; nos communs ancêtres paraissent avoir parlé un langage moins naïf et moins pittoresque.

Il est une occasion où Pictet ne manque jamais de déployer dans l'investigation linguistique toutes les ressources de son ingénieux esprit. Doutet-on si telle ou telle invention remonte jusqu'aux temps de l'ynité indo-européenne, il aime trop ses chers Aryas pour la leur refuser; il ne les laissera manquer qu'à la dernière extré- mité d'un produit ou d'un instrument utile; il se met en campagne,

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