dans la même catégorie que se rangent sans doute niersus de mergo, parsum de parco, alsum de algeo, etc., où le t ne s’est apparemment changé en s que lorsqu’il arriva au contact immédiat de la liquide, c’est-à-dire après la disparition de la gutturale .(*merctus, *mertus, mersus). — Dans tous les cas, les difficultés de prononciation que présente le groupe tt suffiraient, même sans autre analogie, à rendre admissible le changement de la seconde dentale en s.
Il reste à voir les exceptions que soufifrent les règles que nous venons de reconnaître.
Celle qui a trait à la persistance de st n’est pas nécessairement enfreinte par la forme haesum. En effet, l’étymologie de ce mot est obscure et sa racine se termine peut-être par un r : haesum serait alors pour *haersum, *haertum (comme prosa pour prorsa, sua- sum pour ^suarsiim, *suardtum ^). — Il reste néanmoins plusieurs véritables exceptions : assis pour *ostis, les superlatifs en -issitmis pour -istimus, et le cas où une nasale précède Vs, ce qui arrive pour censor = *censtor et pinsus ■= *pinstus. Ce dernier cas s’explique plus ou moins par le poids considérable du groupe ëns, ïns; et on peut ranger sous la même rubrique hausiirus pour hausturus.
Quant à la règle suivant laquelle tt, dt deviennent ts (et de là ss), nous ferons observer tout d’abord que le groupe str, par exemple dans rastri de rado, tonstrix de tondeo, n’apporte aucune lumière au débat. On ne saurait en faire usage pour prouver la série tt, st, ss; car le t de ces formes peut tout aussi bien avoir été inséré par euphonie pour éviter la rencontre de sr; la série *tondtrix, *tontsrix, *tonsrix, tonstrix a donc la même probabilité. Et même en adoptant l’autre, les conclusions qu’on en pourrait tirer ne s’étendraient pas aux formes où le t du suffixe est suivi d’une voyelle, la double consonne tr ayant pu faire dévier le phénomène de sa marche ordinaire. Aussi n’avons-nous pas cité plus haut des formes telles que sinister, parce qu’elles ont dans la plus grande partie de leur flexion le groupe tr à la suite de s, et que par conséquent elles ne prouveraient rien.
��1. Curtius, Studien, V, 243. Une analogie plus directe serait cossus s’il appartenait véritablement à careo. Mais ce mot ayant avant tout le sens de vide (cassa nux) et le grec KÙTTopoç désignant tout espace vide et a-eux, nous avons sans doute à partir d’un thème *kvatto dont tous les deux dérivent, le mot latin ayant perdu v comme canis = *cvanis. Le racine paraît être la même que dans Keveôç (*k^€V€<5ç), skr. çùnja.