sisté que ἐθελ-οντ-ηρ (Odyssée II 292), lequel jette une lumière très vive sur cette formation en général, le suffixe participial s’y montrant d’une manière irrécusable.
La classe de ces noms d’agent qui s’est formée sur le t médiat donnerait lieu aux mêmes remarques que nous avons présentées plus haut sur les part. pass. correspondants. Encore ici le sanscrit et le latin ont affaibli devant le t Va primitif que le grec s’est contenté de changer en e^. Le grec a surtout maintenu dans une très-belle intégrité les antiques noms de parenté de cette formation : θυγ-ατ-ερ, sanscrit duh-it-ar ; εἰν-ατ-ερ, lat. jan-it-rîc. Le sanscrit a ^âmâtar, mais l’étymologie en est obscure^.
Donc la formule des noms en tar est : Racine + t (nasalisé ou non, médiat ou immédiat) + ar.
Noms en H. Ici plus qu’ailleurs nous touchons à une question de principe. Une partie des linguistes voit dans le t de formes comme parisrut, ἀγνωτ, une mutilation de ta, les autres une mutilation de ti. A peine si l’on a hasardé l’idée que ta et ti pourraient au contraire être des élargissements de t. C’est qu’il y a là sur l’origine pronominale ou verbale des suffixes une opinion reçue que nous nous garderons d’attaquer, mais qui ne doit pas non plus influencer l’étude des faits par un jugement a priori.
Nous ramenons donc ti h t —\— i, sans décider si le second élément est un suffixe ou, ce qui est plus probable, une simple voyelle d’élargissement. Le suff. ti s’est développé sur le t immédiat et sur le t médiat ; dans ce dernier cas le sanscrit a conservé l’a qu’il affaiblissait en i devant le suflF. ta ; ex. : ram-at-i, vah-at-i. L’adjonction de l’i se fait cependant avec une prédilection marquée pour le t immédiat : en latin c’est là le seul mode de formation qu’on rencontre ; en sanscrit les mêmes racines qui font le part, fut. en it-ar, le part. pass. en it-a, prennent le suff. t-i sans interposer de voyelle thématique : bhav-it-ar, mais hhû-t-i, ush-it-a, mais ush-t-i.
Le suff. t-i donne principalement des noms d’agent et des noms d’action. Nous trouvons aussi deux emplois analogues du suffixe t {sarva^it, sacerdbt ; — baiT, dot^) et des différents rejetons qui en
1. Le latÎQ a encore les traces d’un e : genetric, moletrina.
2. Ici non plus on ne saurait alléguer l’euphonie. Cp.kramîtar ei Jcrantav ; hharitar, φερετρον et hhartar, φερτρον ; ὑψιβρεμετη et βροντη, ce dernier, par parenthèse, formé exactement de βρεμ comme sanscrit vanta de vam, kânta de kam.
3. De tels substantifs ne sont pas tout à fait étrangers au sanscrit : ni-jut tattelage » (A. Régnier, Etudes sur l’idiome des Védas, p. 113).