296 DE l'emploi du génitif absolu en sanscrit.
Ces deux tours paraissent être entrés dans un rapport mutuel d'équivalence qui aboutit à certaines applications fort bizarres, témoin les exemples ci-dessous. On y voit la première construction remplacée par la seconde, bien que le génitif ne s'y puisse justifier par aucune relation de dépendance, si ce n'est celle, toute fictive, qui s'établit, du fait même de l'action, entre un sujet et un objet quelconques. Kath. 69, 153:
ksaiiâd ca nadyâh Tcasyâçdit hhagau tau ttram â2)atuh tnuninâdhyâsitam kênâpy arcâvyagrêna Dhûrjafêh. tatra vyâdhêna kênâpi yântau tau saha danipatî hatâv êkêna yugapac charêija bhuvi pètatuh. âtapatrâmhujam tac ca tadîyam apatat tadâ munêr arcayatas tasya Çivalingasya mûrdhani.
«et le lotus qui leur servait de parasol (çl. 150) vint tomber à l'extrémité du lingam de Çiva qu'adorait le muni.* (= muninârdyamânasya ÇivaliAgasya),
Chrest. Bôhtl. p. 64, v. 118:
yasminn êva phalê Nâgas, tam êvâbhaksayat svayam. tatô bhaksayatas tasya phalât krmir abhûd anuh.
bhaksayatas lasya phalfit = phalât têna bhaksyamânât.
Tous les exemples équivoques précités se sont résolus après examen en génitifs dépendants d'un nom. Les génitifs qui se rat- tachent au verbe peuvent engendrer aussi des ambiguïtés pareilles.
Pour prononcer sur ces cas en connaissance de cause, il faudrait savoir exactement quels sont les verbes qui comportent un régime direct ou indirect au génitif, ou encore jusqu'à quelle nuance pré- cise ils l'admettent. C'est ainsi que tout un groupe d'exemples, et l'un des plus nombreux, pour être classé avec certitude, demanderait une étude spéciale des constructions permises avec le verbe âyâti et ses synonymes. Les phrases dont il s'agit répondent en général au modèle: tê§âm samjalpatâm âyaijau Dêvadatiah. La difficulté est de savoir si l'on a le droit de considérer un tel génitif comme une sorte de régime indirect du verbe âyâii. On devra tenir compte de la nature particulière de chaque cas. Aussi une partie des types de ce genre ont-ils été incorporés à la liste des génitifs absolus, tandis que la plupart sont relégués dans la section III comme ren- fermant une autre espèce de génitif.
Dans le même ordre, il est bon de constater, pour ne s'y point méprendre, certain abus de la langue qui consiste à s'emparer d'une
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