Le lituanien platùs donnerait à croire que le λα de πλατύς est originaire, car dans cette langue on attendrait il comme continuation du r̥. En tous cas on aimerait trouver parallèlement à πλατύς, βραδύς des formes contenant l’e[1].
Lorsque les racines des classes A et B (page 9) sont employées sans suffixe comme thèmes nominaux, elles expulsent leur a (en Europe leur e). Sous cette forme elles servent fréquemment en composition :
Tel est, en grec, l’adverbe ὑπό-δρα(κ) de δερκ. Cf. pour la fonction comme pour la forme le skr. ā-pr̥k « mixtim ».
Voici enfin quelques mots, de différentes formations, qui renferment un r̥ :
Skr. hŕ̥d « cœur » = lat. cord-. Le grec καρδία, κρᾰδίη se place à côté de la forme indienne hr̥dí. – Le got. hairto, le grec κῆρ (= κερδ ? Curtius, Grdz. 142) offrent une forme non affaiblie de la racine.
Skr. ŕ̥kša « ours » = gr. ἄρκτος = lat. ursus (*orcsus).
Le lat. cornua au pluriel répond peut-être exactement au védique çŕ̥ṅgā ; il serait donc pour *corṅgua. Dans cette hypothèse le singulier ne serait pas primitif. Le got. haurn, dans la même supposition, remonterait à *haurṅg, et la flexion se serait dirigée d’après la forme du nom. -accus. où la gutturale devait facilement tomber[2].
Le rapprochement du grec τράπελος avec le skr. tr̥prá, tr̥pála (Fick, W. I³ 96) demeure très incertain.
κάρχαρος « hérissé » (cf. κάρκαρος) fait penser au skr. kr̥ććhrá « âpre, pénible etc. ».
Le lat. furnus « four » sort de fornus = skr. ghr̥ṇā́ « ardeur ».
κελαινός « noir », ramené à *κ(ε)λασνyο-ς, devient le proche parent du skr. kr̥šṇá (même sens)[3].
λαυκᾰνίη « gosier » est pour *σλακϝαν-ίη, amplification du thème sŕ̥kvan, qui signifie en sanskrit coin de la bouche ; le thème parent
- ↑ πλέθρον, πέλεθρον seraient-ils par hasard ces parents de πλατύς où nous trouverions l’e ?
- ↑ Le capricorne, ce coléoptère à grandes antennes, qui s’appelle en grec κεράμβυξ, nous a peut-être conservé la trace d’un ancien thème *κ(ε)ραμβο- = çŕ̥ṅga.
- ↑ Ce qui rend suspecte la parenté de κελαινός avec κηλίς, c’est l’a du dorien κᾱλίς et du lat. cāligo.