LA FLEXION FAIBLE DANS LES THÈMES EN t ET EN 11. l93
En gotique l'a de ansfais, ansfai; sunaus, sunau, est encore inexpliqué, il ne paraît point se retrouver dans les autres dialectes germaniques — au contraire le v. h'-all. a encore suniu — et de plus le plur. sunjus offre Ve.
Les thèmes vulctà^i et mj-dâ^u donneront conformément à la loi posée ci<lessus^.
��Singulier Pluriel
Nom. yuktis yuktâiy-a^s
Voc. yûkta^i yiîktaiy-a^s
Ace. yukti-m yukti-ns
Dat. yuktàjy-Ai yukti-bhyas
Loc. yuktà^y-i yukti-swa
��Singulier Pluriel
Nom. mfdù-s mj-dâiW-aiS
Voc. m^da^u mrdaiW-aiS
Ace. mj-dû-m mfdû-ns
Dat. mfdâiW-Ai mfdù-bhyas
Loc. mfdâiW-i m^dû-swa
��Différentes formes donnent lieu à des remarques particulières.
L Génitif du singulier. La forme indo-européenne paraît avoir été yukfâ^ïs, mrdd^us, vu l'accord du si. kosti, synu, avec le skr. yuktés, mrdôs (Leskien, Decl. 27). L'i et Vu devaient être longs, puisqu'ils provenaient de la contraction de y^ et iv-^, la désinence étant -^s (p. 183). Cette contraction du reste n'est pas absolument régulière: elle n'a lieu ordinairement, pour Vu du moins, que si la semi-voyelle est précédée d'une consonne comme dans dhutâ = *dhw^tâ (§14).
2. Les ablatifs du zend comme garôit, tanaot, n'infirment point la règle: ils sont probablement de création récente (Leskien, Decl. 35 seq.) et- d'ailleurs la désinence est -ad, non -d. Si garôit était ancien, il serait donc pour ^garayad».
3. L^instrumental sing. et le génitif plur. sont malheureusement difficiles à étudier, à cause de la formation nouvelle yuktînâm, mrdû- nâm. Il reste pourtant des instrumentaux védiques comme pavyâ, ûrmid, et en zend les génitifs plur. ra^rvâm, xra^wàm, vanhvâm (Spiegel, Gramm. p. 142). Les langues congénères ne sont pas d'accord entre elles.
1. Dans un article sur la gradation des voyelles (Académie de Vienne LXVI 217) M. Fr. Mûller attirait l'attention sur l'antithèse des déclinaisons de t/tikti, mrdii, et des thèmes consonantiques. 11 faisait remarquer que le premier genre de thèmes afTaiblit le suffi.xe précisément dans les formes qui pour les seconds sont fortes. Mais — outre que la «déclinaison consonantique» contient aussi, comme nous l'avons vu, des thèmes en t et en m — l'antithèse est pour ainsi dire fortuite: elle n'existe que dans la limite donnée par le principe des deux flexions et la nature des désinences. Au locatif et au vocatif les paradig- mes se rencontrent nécessairement: mfdo cf. ZeO, dàtar; sûndvi (véd.) cf. dyàvi, dâtàri.
de Sau.ssnre, Oeuvres. î"
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