186 MOTS EN i ET EN U DE FLEXION FORTE.
pour nominatif zd. kava = '^havâ. Etant donné pitd(r) de pitâr-, le nom. *kavâ('î) de kavai- n'a rien de surprenant. Mais il faut provisoirement nous résigner à ignorer pourquoi les thèmes en u n'ont jamais de nominatif sans s et pourquoi les thèmes en i eux-mêmes ont la double formation ves et *kava. Cf. p. 199 seq.
Flexion de g&u «bœuf». Quelle est la forme exacte de ce thème? C'est, croyons-nous, ga-a^u et non ga^w. 1" parce que dans l'hypothèse /yaiM on devrait trouver aux cas faibles gu-', 2" parce que le v. hi-all. chno suppose un à long'. Les composés indiens comme sti-gû ne sont dus certainement qu'à un change- ment de déclinaison. La langue, partant de formes comme le gén. sugôs ou le dat. sugâve et se laissant guider par les adjectifs en -w {jn-fhi'i etc.), devait aboutir à sugtis. Du reste ga-OiU se décline régulièrement soit en sanskrit soit en zend. Cf. skr. gaus {ga-a^u-s) et dy-au-s, gâ-v-e et di-v é. Aux cas faibles, le ton s'est fixé sur Va de ga-v-. Cet a n'y avait évidemment aucun droit, mais en sans- krit l'attraction qu'exercent sur l'accent les a radicaux de toute provenance pa- raît avoir été presque irrésistible. Le locatif gavi au lieu de *gâvi est comme divi à côté de dyavi. Le gr. ^o-f-, pou = skr. ga-v-, go- indique que Va radi- cal est un 0. La forme forte s'est perdue: poOç a remplacé *puj(u)ç. Homère a bien encore l'ace, poùv^ := arien gdm, (zd. gàm) que nous ramènerons sans hésiter à go-â^u-m, mais en elle-même cette forme pourrait être sortie de gaûm comme Zf|v sort de dyàum. Le latin ne nous apprend rien de particulier.
Thèmes en u qui prennent a^. Le zend a les formes suivantes: ace. naçmim «cadavre» = *naçâvam (n. pi. naçâvo); ace. përëçaiim «côté», garemâum «chaleur». La flexion est complète pour l'ancien perse dahyâu-s, ace. dahyâu-m (nom. et ace. pi. âahyâv-a, gén. pi. dahyunam, loc. dahyusuvâ). Le même mot en zend donne l'ace. danhaom — on attendrait danhâum — (et le nom. pi. danhavo). On a en outre le nom. sg. hazms (bras) dont l'a s'explique, comme pour le perse dahyâus, par l'influence de l'accusatif ^ *{bâzâum) lequel ne nous est point parvenu. Il règne du reste, comme le montre dahyâom en regard de dahyàvô, une certaine confusion entre les thè- mes qui prennent «g ^t ceux qui ne le prennent pas. Justement en regard de *bâtâum le Véda nous offre hahâvâ, duel du même thème*. Cette flexion est d'autant moins suspecte d'origine récente qu'elle
��1. On pourrait dire qu'il y a ici le même allongement du nominatif que pour fôt- (p. 200). Mais Zeùç (v. ci-dessus) montre qu'un thème comme guiU n'eût point allongé le nominatif. — J'ai été rendu attentif a la forme chuo par M. le Dr Kogel qui du reste l'expliquait différemment.
2. Le dor. pOùç, piûv n'est que la transformation de PoOç, poOv.
.3. A moins d'admettre un allongement du nominatif coexistant avec 1'*. 4. 11 est inutile de forger un mot bàhava tout exprès pour expliquer cette forme.
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