EXPULSION DE t'a DANS LES THÈMES EN -was ET EN -ar, -tar. 183
travail avait été précédé de la théorie de M. Osthoff sur la décli- naison des thèmes à nasale {Beitr. de P. et B. III 1 seq.), qui s'en approchait beaucoup pour le fond de la conception, mais sans pro- clamer encore l'expulsion totale de l'a aux cas faibles et sans opérer avec le phonème «2- ^^- Osthoff admettait une échelle d'à de for- ces différentes. — Nous mettrons encore à profit l'article de M. Brug- mann sur les suffixes -as, -yas, -was ÇK. Z. XXIV 1 seq.)- Les restes de la dégradation des suffixes en letto-slave sont recueillis par M. Leskien, Archiv fur slav. Philol. III 108 seq.
Comme type de la forme faible nous choisirons le datif.
Thèmes en -ivds. L'accent, en sanskrit, s'est retiré aux cas faibles sur le suffixe: vidûse, gagrhhûse pour *vidusé, gagrbhusé. La forme proethnique -us- des cas faibles, telle que l'admet M. Brug- mann, K. Z. XXIV 97, est assurée indirectement par le grec -ma. et ibuîoi (ibid. 81), par le got. berusjos et le si. -ûs-je-.
Thèmes à liquide. L'expulsion proethnique de Va aux cas faibles a été mise en pleine lumière par M. Brugmann. Le phéno- mène le plus singulier est celui du génitif indien en -ur. Nous essayons de l'expliquer de la manière suivante.
La désinence du génitif est -^s et non -as. Accentuée, comme dans padcis, elle a dû en sanskrit se développer en -ds (p. 166). Non accentuée, on la voit donner -us dans pàtyus, sàkhyus, gânyus (ici par conséquent il faut poser -us, non -ur). Peu à peu cepen- dant la forme -as parvient à éliminer sa rivale.
L'hypothèse de cette désinence -^s- est confirmée: 1" par le vocalisme du grec -oç et du slave -e; 2° par les génitifs comme yuktés, mrdôs, dont il sera question plus bas. Enfin elle éclaircit, jusqu'à un certain point, le génitif sanskrit mâtur.
Le prototype de matûr est mâtr-^'s. Le groupe r^ doit donner f, puis ar (§ 14). La qualité de la voyelle est donc expliquée, mais non sa quantité. En zend on a les génitifs nars, çâçtars, qui viennent de *nf-s, *çaçfts, Tr-voyelle s'étant développé en ar devant s comme dans arshan et autres cas. Dans uksnâs le son "^ ne s'est point fondu avec la nasale qui précède, ce qui s'explique fort bien, croyons-nous, par des raisons physiologiques. Nous reviendrons sur ce point au chap. VI.
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