178 IMPÉRATIF EN -dht.
suivi d'aucun autre phonème. Certains indices font croire que l'i et I'm, dans ces conditions, avaient une prononciation très faible qui les rendait incapables de porter l'accent^. C'est ce qui se vérifie dans la flexion nominale pour le locatif ulcsdni, dcUàri etc., peut-être aussi pour les nominatifs neutres comme pâçu (gén.paçvâs), v, p.208. On nous fera remarquer qu'une autre forme de l'impératif, la 2® per- sonne dviddhî, prnîhi etc., s'oppose à une hypothèse de ce genre. A cela on peut répondre premièrement que le thème fort fait de fréquentes apparitions dans ces impératifs. On a en sanskrit çâdhiy çaçâdhi, bodhî (de bodh), gahâhi que cite M. Benfey, Or. m. Ocr. 1303, grbhnâhi, prînâhi (Ludwig, Wiener Sitzungsber. LV 149); en grec Pn&i^ TXfîdi, au|Li-TTiJudi^ bîbujdi, i'\r|ôi (Curtius, 7erfe.II35). En second lieu, quand on considère le caractère presque facultatif de la désinence -dhî, on se demande si elle n'est pas dans l'origine une particule libre agglutinée plus tard au thème.
Il reste à considérer différents paradigmes off'rant une anomalie apparente ou réelle.
1. Les formes fortes de la 3® classe avaient, croyons-nous, deux accents dans la langue mère, l'un frappant la racine et l'autre le
��1. Si l'on admet cette explication, l'iiypothèse de la priorité des désinences secondaires n'est plus absolument nécessaire. Au reste certains faits ne seraient pas loin de nous faire croire que les sonantes /, m, r, n, suivies ou non d'un phonème, étaient incapables de prendre l'accent, et que la désinence pour at- tirer le ton devait contenir un a (a^, a^, a). C'est la 3e personne du pluriel qui est en question. En sanskrit le présent de la rac. çâs fait suivant Pânini çâs- mi, çâssi, çâsti, çisvàs, çiSmâs, çâsati (cf. mârganti). Les présents redoublés, sans montrer, il est vrai, la racine pleine, évitent cependant d'accentuer -nti et re- tirent le ton sur la réduplication: piparmi, piprmàs, piprati. Enfin devant la désinence -us ou -ur, bien qu'elle n'ait rien de commun avec la première (J. Darmesteter, Mém. Soc. Ling. III 95 seq.), on trouve réellement la racine pleine, vivyacus, amivyaéus en regard de viviktâs, viveçus, â<juhavus, açiçrayus etc. V. Delbruck, Altind. Verb. 65.
Tout cela semble témoigner d'une époque où la 3« personne du pluriel à l'actif était une forme forte. Et cependant d'autres indices y contredisent. Ne retrouvons-nous pas dans les langues les plus diverses le pendant du skr. s-ânti «ils sont» où l'or, radical est perdu? Oui, mais ici se présente une nou- velle complication. Ni le gr. évxl ni le lat. sunt ni le si. sntî ni le got. sind ne s'accordent avec un primitif snti à nasale sonante, et l'on se demande si l'affaiblissement radical incontestable pour cette forme ne tiendrait pas précisé- ment à la nature particulière de sa désinence. Nous ne voulons pas nous perdre dans ce problème très compliqué déjà effleuré p. 37^. Il nous semble qu'en somme la première théorie, basée sur les désinences secondaiies, satisfait davantage que celle-ci.
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