134 parenthèse: racines finissant par e.
suivant l'étymologie de M. Fick. De la racine dhë «faire» vient fà-c-io^ (Curtius),' de la rac. wê (dans vê-lum, e-vê-lare) va-nnus.
Les langues du nord ont renoncé le plus souvent aux formes faibles des racines en a et en ê. Il y a donc peu de renseignements à espérer de ce côté-là, mais ce qui reste confirme le témoigagne du latin. M. Fick rapporte en effet à blë «souffler» (anglo-s. ôiâmn) le germ. blà-da- «feuille» et à mé «metere» (anglo-s. mâvan) mà-pa- «ver». Suivant quelques-uns le got. gatvo «rue» appartient à gê «aller». En lituanien mê donne rnatûti «mesurer». Peut-être est-il permis aussi de nommer si. dojq = got. da[dd]ja de dhë tallaiter». Quant au got. vinds, lat. ventus, c'est une forme qui peut s'interpréter dp plusieurs manières et qui n'établit nullement que wë fasse au degré réduit ive.
Dans le grec même on peut citer à la rigueur Kidoiuai et xpâo|uai de Kxri et XPI (Ahrens II 131), Ti-da-crôç de ôr) {Grdz. 258), iLiaxîov qui aurait signifié petite mesure (v. le Thésaurus d'Etienne) et qui dans ce cas ne peut venir que de mê «mesurer», aira-viç en regard du lat. pê-nuria.
On pourrait invoquer, pour établir que les formes faibles ont eu e dès l'origine, les racines secondaires, ou passant pour telles, comme med de më. Mais il s'agirait alors de démontrer dans chaque cas que la racine est bien réellement secondaire. Si elle remonte à la langue mère, nous considérons le type me-d et le type më (= me -|- a) comme deux rejetons également anciens du tronc *m«-. La racine germanique stel «dérober» est censée sortir de stâ (p. 62). Or cette dernière racine n'apparaît nulle part sous la forme siè. On voit par là quel fond l'on peut faire sur ces racines secondaires, pour déterminer le vocalisme de nos racines en ê.
Il ressort de ce qui précède que la voyelle des formes réduites de nos racines diffère en tous cas de ce qu'on appelle 1'^ européen. D'autre part nous ne voudrions pas identifier Va de satiis directement au phonème a. Ce n'en est, croyons-nous, qu'une modification (v. p. 167 seq.).
3° On observe entre l'ê et l'a longs des langues d'Europe des variations surprenantes, inconnues pour les voyelles brèves corres- pondantes.
��1. Con-di-tus de la même racine peut se ramener ii *con-da-tus.
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