Page:Saussure - Cours de linguistique générale, éd. Bally et Sechehaye, 1971.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’orthographe française correspondent à autre chose (voir plus bas).

Existe-t-il un i sourd, c’est-à-dire articulé sans le son laryngé ? La même question se pose pour u et ü et pour toutes les voyelles ; ces phonèmes, qui correspondraient aux consonnes sourdes, existent, mais ne doivent pas être confondus avec les voyelles chuchotées, c’est-à-dire articulées avec la glotte relâchée. On peut assimiler les voyelles sourdes aux h aspirés prononcés devant elles ; ainsi dans hi on entend d’abord un i sans vibration, puis un i normal.

i u ü
‾ ɣ 4 f ° ɣ 4 i ° ɣ 4 f
〰〰 〰〰 〰〰
[] [] []

F.Aperture 5 : e o ö, dont l’articulation correspond respectivement à celle de i u ü. Les voyelles nasalisées sont fréquentes ( õ , par exemple en français dans pin, pont, brun). Les formes sourdes sont l'h aspiré de he ho .

N. B. — Beaucoup de langues distinguent ici plusieurs degrés d’aperture ; ainsi le français a au moins deux séries, l’une dite fermée ọ̈ (p. ex. dans , dos, deux), l’autre ouverte ę ǫ ǫ̈ (p. ex. dans mer, mort, meurt).

e o ö õ
‾ ɣ 5 f ° ɣ 5 i ° ɣ 5 f ‾ ɣ 5 f ° ɣ 5 i ° ɣ 5 f
〰〰 〰〰 〰〰 〰〰 〰〰 〰〰
[] [] [] ..... ..... .....


G.Aperture 6 : a, ouverture maximale, qui a une forme nasalisée, un peu plus resserrée, il est vrai, ã (par exemple dans grand), et une forme sourde, l'h de ha.

a ā
ɣ 6 h ɣ 6 h
〰〰 〰〰
[] .....