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des physiologiques (phonation et audition) et psychiques (images verbales et concepts). Il est en effet capital de remarquer que l’image verbale ne se confond pas avec le son lui-même et qu’elle est psychique au même titre que le concept qui lui est associé.

Le circuit, tel que nous l’avons représenté, peut se diviser encore :

a) en une partie extérieure (vibration des sons allant de la bouche à l’oreille) et une partie intérieure, comprenant tout le reste :

b) en une partie psychique et une partie non-psychique, la seconde comprenant aussi bien les faits physiologiques dont les organes sont le siège, que les faits physiques extérieurs à l’individu ;

c) en une partie active et une partie passive : est actif tout ce qui va du centre d’association d’un des sujets à l’oreille de l’autre sujet, et passif tout ce qui va de l’oreille de celui-ci à son centre d’association ;

enfin dans la partie psychique localisée dans le cerveau, on peut appeler exécutif tout ce qui est actif (c → i) et réceptif tout ce qui est passif (i → c).

Il faut ajouter une faculté d’association et de coordination, qui se manifeste dès qu’il ne s’agit plus de signes isolés ; c’est cette faculté qui joue le plus grand rôle dans l’organisation de la langue en tant que système (voir p. 170 sv.).

Mais pour bien comprendre ce rôle, il faut sortir de l’acte individuel, qui n’est que l’embryon du langage, et aborder le fait social.

Entre tous les individus ainsi reliés par le langage, il s’établira une sorte de moyenne : tous reproduiront, — non exactement sans doute, mais approximativement — les mêmes signes unis aux mêmes concepts.

Quelle est l’origine de cette cristallisation sociale ? Laquelle des parties du circuit peut être ici en cause ? Car