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Le point de départ du circuit est dans le cerveau de l’une, par exemple A, où les faits de conscience, que nous appellerons concepts, se trouvent associés aux représentations des signes linguistiques ou images acoustiques servant à leur expression. Supposons qu’un concept donné déclanche dans le cerveau une image acoustique correspondante : c’est un phénomène entièrement psychique, suivi à son tour d’un procès physiologique : le cerveau transmet aux organes de la phonation une impulsion corrélative à l’image ; puis les ondes sonores se propagent de la bouche de A à l’oreille de B : procès purement physique. Ensuite, le circuit se prolonge en B dans un ordre inverse : de l’oreille au cerveau, transmission physiologique de l’image acoustique ; dans le cerveau, association psychique de cette image avec le concept correspondant. Si B parle à son tour, ce nouvel acte suivra — de son cerveau à celui de A — exactement la même marche que le premier et passera par les mêmes phases successives, que nous figurerons comme suit :

Cette analyse ne prétend pas être complète ; on pourrait distinguer encore : la sensation acoustique pure, l’identification de cette sensation avec l’image acoustique latente, l’image musculaire de la phonation, etc. Nous n’avons tenu compte que des éléments jugés essentiels ; mais notre figure permet de distinguer d’emblée les parties physiques (ondes sonores)