t votre main ?
Votre honneur et le mien sont plus chers que ma vie.
Ne demandez-vous pas que je les sacrifie ?
Oubliez, les serments qui vous tiennent liés :
Je vous les rends. Frappez.
Nous tombons à vos pieds.
Eh ! Pensez-vous ainsi désarmer ma colère ?
Jusqu'ici votre chef, bien moins que votre frère,
De nos travaux communs vous laissant tout le fruit,
Pour le repos de tous j'ai veillé jour et nuit...
Mais pour vous commander il faut qu'on vous ressemble ;
Il faut pour obéir que chacun de vous tremble :
Eh bien !...
S'il faut verser tout notre sang...
Ingrats !
J'ai prodigué pour vous le mien dans les combats :
Le vôtre m'est trop cher pour vouloir le répandre...
Ah ! Je sens que mon cœur est pressé de se rendre...
Levez-vous, compagnons....
Mais vous devez savoir
Qu'obéir à la guerre est le premier devoir :
L'autorité périt en souffrant qu'on l'outrage.
Peut-être en ai-je fait un assez digne usage...
Vous, soldats, dont les cris et la témérité
Exigeraient de moi plus de sévérité,
Je pourrai pardonner.... Il faut s'en rendre dignes ;
Et, par une valeur, par des exploits insignes,
Désarmant un courroux dont je suspends l'effet,
Dans le sang des Romains laver votre forfait.