Ces monstres !...
Connaissez toute leur barbarie.
Eh bien ?
À mes discours, à vos offres, seigneur,
D'un refus outrageant opposant la hauteur
Ils ont à votre mère annoncé le supplice,
Si, pour elle et pour vous, fléchissant leur justice,
Elle ne se hâtait de désarmer vos mains.
Et voilà ce que sont aujourd'hui les Romains !
.
On presse votre mère ; elle, sans se confondre :
« Je ne tarderai pas, dit-elle, à vous répondre. »
À ces mots, d'un poignard, que recelait son sein...
Dieux !
Elle s'en saisit... On accourt, mais en vain .
Sa main? tout à la fois généreuse et cruelle,
Le plonge dans son flanc : « Je suis libre, dit-elle,
Tyrans ! Qui sait mourir, brave votre pouvoir...
Dis à mon fils, Albin, ce que tu viens de voir.
Porte-lui ce poignard ; et, si je lui fus chère,
Que l'univers soit libre, et qu'il venge sa mère. »
Oui, je la vengerai !... Vous périrez, tyrans !...
Prenant le poignard des mains d'Albin.
J'en jure sur ce fer.... Mânes chers et sanglants !...