carres & faire ſortir le Farcin. Cette Pierre n’est pas ſeulement bonne pour le Farcin; mais encore pour toutes ſortes d’Ulceres, & autres endroits où il y a des Chairs qui ſurmontent, pour les Chairs baveuſes, pour des Poireaux, Grappes autour des Jambes, ou Boulets, de même qu’à des Javards qui croiſſent dans les dedans du pied vers la Fourchete, que l’on appelle Crapeaux. La meilleure vertu de cette Pierre, eſt qu’elle ne cauſe jamais aucune inflammation & eſt propre pour faire tomber toutes les Chairs étrangéres en s’en ſervant avec méthode. Je pourois donner quantité d’autres Remedes pour le Farcin, mais tous les Secrets de Paroles, je les traite de bagatelle, je me contenterai de raporter tous ceux dont j’ai fait l’épreuve & trouvez les moins faillibles, n’ayant nulle confiance en ceux qui prétendent, par quelques Drogues inconnues, Cerémonies, Paroles, ou autrement, guérir les Chevaux, ſans medicamenter le dedans du Corps, quoiqu’ils ſe croyent très habiles en la Connoiſſance de la cure de ce Mal; attendu qu’ils auront quelques fois réüſſi à guerir un Cheval Farcineux, parcequ’ils auront trouvé par hazard un Farcin facile, comme je l’ai remarqué ci-devant; & qu’une Saignée, ou deux, auroient pû guérir. Pour moi, je me ſervirai toujours des Remedes qui purifient la Maſſe du Sang & qui empêchent les Parties nobles de ſe gâter & de ſe corrompre; car j’en ai éprouvé dans ma vie plus de ſoixante qui ne ſont pas compris dans ce preſent Livre n’étant pas dignes d’y entrer. Je me contente de donner ceux qui ſont ci-devant, par l’expérience que j’ai, les ayant éprouvez.
a Gale provient aux Chevaux de différentes Cauſes. Les deux principales viennent, ou d’un Sang corrompu, ou par s’aprocher des autres Chevaux galeux. La première en cauſée par la miſére, ſoit faute de nourriture, ſoit de fatigue d’un voyage, ou à l’Armée. La ſeconde, pour avoir été mis dans une Ecurie infectée. La Connoiſſance de cette Gale n’eſt pas difficile, elle eſt à peu près comme celle, dont les Hommes ſont attaquez ; elle ſe manifeſte par des Boutons, gros comme de petits Pois, qui crèvent les uns après les autres; & à meſure qu’ils ſéchent il en revient d’autres à la place où les premiers ont été. Le Poil a de la peine à y revenir & les Chevaux cherchent à ſe froter contre la Mangeoire, les Barres, Piliers, ou la Muraille, s’ils en ſont près, parceque cette Gale leur démange, comme, ſans comparaiſon, elle fait aux Perſonnes: Pour y remédier, il faut commencer par rafraîchir le Cheval en lui ôtant l’Avoine tout le tems de ſon infirmité, ne lui donnant que du ſon mouillé & enſuite le faire feigner, purger, & prendre ce qui ſuit.
Une demie Livre de Fleur de Souphre, la mettre dans un Linge lié avec une petite corde, pour que la Fleur de Souphre n’en puiſſe pas ſortir; enſuite mettre le Paquet dans environ ſix Livres d’Huile de Noix ou de Noiſettes, à leur défaut de l’Huile d’Olive; Mais les deux precedentes ſont meilleures, & lui donner un Bouillon, ou deux, dans un pot de terre que l’on mettra ſur les Charbons, de crainte que la flamme ne prenne à l'Huile; & l'ayant retiré du feu; avec le Paquet de Fleur de Souphre frotez par tout où il y aura de la Gale; le plus chaudement que le Cheval le poura ſouffrir. Faites cela trois fois par jour, ou au moins deux,
