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LA PARFAITE CONNOISSANCE

appliquer delicatement ſur tous les Boutons, ou pour mieux dire ſur les Chairs qui ſurmontent. Il en faut mettre peu à la fois ; car il vaut mieux en mettre tous les jours un peu que d’en mettre trop à la fois, crainte d’endomager les Nerfs, où les Boutons du Farcin pouroient être attachez. Ce Cauſtique eſt excellent pour toutes ſortes de Farins principalement pour le Chancreux. Ordinairement où la Chair ſurmonte, peu de Cauſtiques approchent de celui-là : mais il faut s’en ſervir délicatement & avec méthode.


AUTRE POUR LE FARCIN.


APrès avoir préparé vôtre Cheval au Son, comme il a été dit pluſieurs fois, vous le ſaignerez ; & deux jours après, vous lui ferez prendre la Compoſition ſuivante.

Aloès en Poudre. i. Once.
Sené en Poudre. i. Once.

Faites infuſer ces deux Poudres dans une Bouteille de Vin blanc, que vous aurez miſe dans un Pot bien fermé. Vous ferez prendre ce Remede tiéde, le remuant toûjours ; vous laverez la Bouche du Cheval après qu’il aura pris le Remede & le laiſſerez 24. heures ſans boire ; après quoi vous lui mettrez la Recepte ſuivante dans les Oreilles & vous le ferez boire. Après vous le laiſſerez encore 24. heures ſans boire ; & la boiſſon qu’on lui donnera ſera de l’Eau balnche un peu tiéde. Pour faire tenir la Recepte dans les Oreilles, il lui faut lier avec des cordons de Laine, pour qu’elle y puiſſe reſter 24. heures & que la Corde ne lui laiſſe point de marque.


RECEPTE.


PRenez demie Poignée de Ruë, autant d’Abſinthe, autant d’Herbe de St. Jean, autant d’Herbe nommée eine qui vient ordinairement le long des Ruiſſeaux, ou Fontaines, parmi le creſſon, le tout bien pilé avec demie Once de Vitriol & une petite Poignée de Sel commun, bien broiez enſemble & en remplir les deux Oreilles. Au bout de vingt quatre heures vous les delierez & nourrirez vôtre Cheval à l’ordinaire, à l’exception qu’il ne faut pas lui donner d’Avoine.


AUTRE POUR LE FARCIN.


IL faut prendre trois feuilles de Lierre Terreſtre, trois feüilles de l’Herbe St. Jean, trois feuilles d’Abſinthe ſauvage ; mettez ces feüilles mêlées les unes ſur les autres & en mettez dans les Oreilles du Cheval autant dans l’une que dans l’autre ; c’eſt à dire, neuf dans chacune. Il faut que les ſuſdites feüilles ſoient cueilliës le plus matin qu’on poura, afin que le Soleil n’ait point exalté la Roſée de la Nuit. Vous les laiſſerez neuf jours, & après vous les ôterez. Notez qu’il faut que le Cheval ait été ſaigné & purgé auparavant, & que pour faire tenir ces feüilles & empêcher que le Vent n’entre dans les Oreilles, il faut qu’elles ſoient attachées avec de la filaſſe dans la Poix noire.

AU-