encore tüer un Cheval, ſuivant la diſpoſition où ſon Corps ſe trouveroit : ainſi ſi la Fiente du Cheval étoit fort dure, noire, comme brulée ; il lui faudroit faire prendre un Lavement, ou deux, la veille que l’on voudroit lui donne la Purgation, avin de lui tenir le Ventre libre. Comme il n’y a rien qui puiſſe purger un Cheval qu’il ne garde la Medecine 24. heures dans le Corps, avant quelle ſaſſe ſon operation, & trouvant un Corps échauſſé, la Fiente endurcie dans les Boyaux peut faire un combat capable de faire crever le Cheval. Ainſi, le Son donné cinq ou ſix jours & quelques Lavemens, preparent la Medecine à bien faire. Si la Medecine qu’on a donnée ne fait pas ſon effet au bout de 24. heures, il faut faire ſortir le Cheval, le promener tantôt au Pas tantôt au Trot, juſqu’a ce qu’il commence à purger, & enſuite le bien couvrir, pour le tenir chaudement juſqu’a ce qu’il ait tout-à-fait purgé ; ce qui durera une partie de la Journée, quelque fois plus lontems, ſuivant la force de la Médecine ; mais ſi le Cheval a été bien preparé, comme il eſt marqué ci-deſſus, il n’y a rien a apprehender & on trouvera que le Cheval ſera bien tôt gueri.
E Farcin vient à peu près comme le précédent, à l’éxception que le precedent ne vient ordinairement que ſur le Dos, & quelque peu ſuf le Col ; quelque ſoit un peu ſur la Tête. Mais celui dont on parle peut venir en toutes les parties du Corps ; excepté qu’il ne s’attache pas le long des Veines ni le long des Nerfs. Chaque Bouton qui créve jette de la Matiere ; mais elle ne put pas, comme les ſortes ſuivantes. Cette eſpéce eſt encore aſſez facile à guérir pourvû qu’elle ſoit traitée à peu près comme l’autre ; & en faiſant prendre au Cheval après la Purgation une Once & demie d’Aſſa fœtida diſſous dans une Bouteille de Vin & une Once de Sel Prunelle, & lui en donner 3. ou 4. breuvages de ſuite, un jour d’intervalle entre chaque Remede, & avec de l’Urine de Vache laver les Boutons, à meſure qu’ils crévent, deux fois par jour ; ce qui achevera de les faire tous déſſécher : au deffaut d’Urine de Vache, les autres Urines peuvent ſervir, pourvû que l’une ou l’autre ne ſoit pas trop vieille. Il faut prendre garde en toutes ſortes de Farcins que le premier Bouton qui a paru eſt preſque le dernier à guérir ; & tant qu’il reſte, il faut continuer les Remedes.
Ette ſorte de Farcin peut venir par tout le Corps, auſſi bien qu’aux Jambes ; la difference, de celui-là aux autres eſt qu’il pouſſe entre Cuir & Chair, comme des bouts de Corde que l’on auroit mis ; & dans la ſuite il créve tantôt par un bout, tantôt par l’autre, & quelque fois dans le milieu : Mais il ne s’attache pas le long des Veines, ni le long des Nerfs, comme les deux qui ſuivent. Cela alonge quelque fois de 4. doigts, ou un demi pied, même juſqu’à un pied de long ; & au maniement de la main, quand il n’eſt pas crevé, on croiroit que ce ſeroit une Corde, groſſe comme le Pouce, que l’on auroit miſe entre Cuir & Chair, & lorſqu’il créve, il en ſort de la Matiére blanche & fort epaiſſe, lors bords des trous ſont fort rouges. Cette ſorte de Farcin n’eſt pas fort difficile à guérir, non plus que les precedentes, quand même le
