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Les formes, en général, sont moins anguleuses, la graisse arrondit les régions et donne un air gracieux auquel se laissent prendre ceux qui ignorent les caractères de la véritable beauté.

Le poulain d’écurie, peu familiarisé à la locomotion, se trouve fatigué à la moindre course, et il est prédisposé aux efforts des tendons, des boulets, aux exostoses, aux hydropisies nommées molettes, vessigons, etc.

L’élevage à l’écurie ne peut donc être suivi ; car, le plus souvent, il annule les qualités acquises pendant la lactation ou empêche le développement de celles dont le sujet portait le germe à sa naissance.

On a vu des poulains présenter, durant toute la période d’allaitement une belle conformation, posséder des allures magnifiques tant qu’ils ont joui de la liberté ; plus tard, une stabulation presque permanente les a rendus malingres, chétifs : un travail un peu pénible et peu prolongé les a bientôt mis hors de tout service.

Les sujets élevés à l’écurie ne produisent rien de bon, ce sont pour la plupart des bêtes à chagrin, comme on dit vulgairement, tandis qu’ils auraient pu être d’excellents chevaux.

Ce mode d’élevage a, du reste, un inconvénient bien plus grave ; il compromet les intérêts du propriétaire ; il exige plus de nourriture, plus de personnel, et jamais, à la vente, les sujets les moins manqués n’arrivent au même prix que ceux de même origine, élevés dans de bonnes conditions.

L’élevage au pâturage n’est pas non plus exempt de reproches.

Dans certains pays les poulains se trouvent constamment en liberté, tandis que dans d’autres, comme les contrées des départements de la Haute-Garonne et de l’Ariège, les plus rapprochées des Pyrénées, les