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male, cy present, fit prealablement descendre le Sainct-Esprit en poste sur une partie de Messieurs de Sorbonne[1]. Car, aussi-tost dit, aussi-tost faict.

Et de là sont procedez tous nos beaux exploicts de guerre ; de là ont pris origine ces milliers de saincts martyrs François, qui sont morts de glaive, de faim, de feu, de rage, de desespoir, et autres violences, pour la cause de la saincte Union[2]. De là est venu le chastiment de tant de piaffeurs, qui vouloient faire les galants et s’accomparer aux princes ; de là procedent la ruyne et demolition de tant d’Eglises et Monasteres qui nuisoient à la seureté de nos bonnes villes ; de tant de sac et pillage que nos bons soldats, francs archers et novices, ont faict en maintes villes, bourgs et villages, qui ont servi de curée pour la Foy aux devots enfants de la Messe de minuict ; de tant de belles filles et femmes qui ont, sans nopces et malgré elles, esté saoulées de ce qu’en mariage elles ayment le plus. Et Dieu sçait si ces jeunes moynes,

  1. Charles de Lorraine, duc d’Aumale, désigné ici sous le titre de connétable, était cousin des Guises. Après l’assassinat de ceux-ci à blois, il se prétendit gouverneur de Paris et ne fut pas étranger à la décision de la Sorbonne, déclarant les sujets déliés du serment de fidélité et d’obéissance au roi Henri III.
  2. En effet, la déclaration de la Sorbonne, sanctionnant la révolte, peut, dans une certaine mesure, être considérée comme la cause de la guerre civile et des maux qui en résultèrent.