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DE L’ORDRE TENU POUR LES SEANCES

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Aprés que l’Assemblée fut entrée bien avant dedans la Grande Sale, approchant des degrez où le daiz estoit eslevé et les chaires preparées, la place fut assignée à chacun par un heraut d’armes intitulé Courte-joye-sainct-Denys[1] qui les appella tout haut, par trois fois, ainsi : — Monsieur le Lieutenant ! monsieur le Lieutenant ! monsieur le Lieutenant de l’Estat et Couronne de France ! montez là haut en ce throsne royal, en la place de vostre Maistre. — Monsieur le Legat, mettez-vous a latere.[2] — Madame la representante la Royne-mere, ou grand-mere, mettez-vous de l’autre costé. — Monsieur le duc de Guise, Pair de

  1. Mont-Joye-Saint-Denis ! était l’ancien cri de guerre des rois de France ; de là venait le nom de Montjoye qui fut celui du principal héraut d’armes du roi. Ce nom, plaisamment défiguré dans la satyre, fait allusion à la joie de courte durée des ligueurs de Paris, lorsque l’attaque de Saint-Denis par le chevalier d’Aumale leur fit croire un instant qu’il avait pris cette ville.
  2. A côté. Plaisanterie sur le titre de Légat a latere.