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et l’Edict de juillet 1587[1], et au bas de la piece estoient escrits ces mots : In die ultionis visitabo et hoc peccatum eorum.

La seconde piece estoit un grand paysage de diverses histoires anciennes et modernes, distinctes et separées l’une de l’autre, et néantmoins se rapportants fort ingenieusement à mesme perpective. Au plus haut se voyoit representée la belle entrée de nuict que fit le duc Jean de Bourgongne à Paris[2], et quand les Parisiens crierent Noël dés la Toussaincts[3].

A un des coings estoit la Harelle[4] de Rouen, où

de la succession éventuelle au trône de France, comme hérétique.
  1. Cet édit, nommé Grand Édit d’Union, fut rendu à Blois le 21 juillet 1588. Henri III y déclarait sa volonté d’extirper l’hérésie de son royaume, et proclamait inapte à succéder au trône tout prince protestant.
  2. Il s’agit ici de Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, qui entra dans Paris à la tête d’environ huit mille anglais, le 23 octobre 1411. (V. Journal de Paris. )
  3. On criait Noël en signe de réjouissance. Les ligueurs s’attendaient à voir amener le roi de Navarre prisonnier à Paris, et déjà ils se réjouissaient, quand ce prince vint s’emparer de leurs faubourgs le jour de la Toussaint 1589.
  4. Nom donné à une sédition qui se produisit à Rouen dès le commencement du règne du jeune roi Charles VI, et qui avait pour cause les lourds impôts levés alors. Le peuple de Rouen se donna un roi, pris dans son sein, qui proclama l’abolition de tous les impôts.