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et devant luy marchoit le Doyen de Sorbonne, avec la croix où pendoient les Bulles du pouvoir.

Item venoit Madame de Nemours, representant la Royne-mere, ou grand-mere (in dubio) du Roy futur[1] ; et luy portoit la queue mademoiselle de La Rue, fille de noble et discrete personne monsieur de La Rue, cy devant tailleur d’habits sur le pont Sainct-Michel, et maintenant un des cent Gentils-hommes et Conseillers d’Estat de l’Union[2]. Et la suyvoient Madame la douairiere de Montpensier[3], avec son escharpe verte, fort sale d’usage[4], et Madame la Lieutenante de l’Estat et Couronne de France[5], suyvie de Mesdames de Belin, et de Bussy le Clerc.

Alors s’avançoit et faisoit veoir Monsieur le Lieutenant[6], et devant luy deux massiers fourrez d’her -

  1. Le duc de Mayenne, son fils, et le jeune duc de Guise, son petit-fils, prétendaient au trône de France.
  2. Jean de la Rue, émissaire des Seize, homme de mauvaise réputation.
  3. Catherine-Marie de Lorraine, veuve de Louis II de Bourbon, duc de Montpensier.
  4. Cette écharpe lui venait d’un de ses amants, et elle la portait en signe de joie depuis l’assassinat de Henri III.
  5. Henriette de Savoye, femme du duc de Mayenne.
  6. Charles de Lorraine, duc de Mayenne, chef de la Ligue depuis l’assassinat de son frère Henri de Guise (1588). S’était fait donner par les ligueurs le titre de Lieutenant général de l’État et Couronne de France.