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pertuisane sur l’espaule. Les curez Amilthon, Boucher et Lincestre[1], un petit plus bizarrement armez, faisoient le premier rang ; et devant eux marchoient trois petits moynetons et novices, leurs robes troussées, ayants chacun le casque en teste dessoubs leurs capuchons, et une rondache pendue au col où estoient peinctes les armoiries et devises desdits seigneurs. Maistre Jaques Pelletier, curé de Sainct-Jaques[2], marchoit à costé, tantost devant, tantost derriere, habillé de violet en gendarme scolastique, la couronne[3] et la barbe faicte de fraiz, une brigandine[4] sur le dos, avec l’espée et le poignard, et une halebarde sur l’espaule gauche, en forme de sergent de bande, qui suoit, poussoit, et haletoit, pour mettre chacun en son rang et ordonnance.

Puis suyvoient, de trois en trois, cinquante ou soixante Religieux, tant cordeliers que Jacobins,

  1. Le premier était curé de Saint-Cosme, le second de Saint-Benoît, et le troisième de Saint-Gervais. L’Estoile qualifie ainsi ce dernier : « Lincestre, un des docteurs tirans gages de madame de Montpensier, et des plus séditieux et fendans prédicateurs de Paris qui ne prêchoient que le sang et le meurtre. »
  2. Quelques éditions postérieures le nomment Julian Pelletier. Il était curé de Saint-Jacques-la-Boucherie.
  3. La couronne pour la tonsure. On la portait très grande autrefois, de sorte qu’il ne restait autour du crâne rasé qu’une bordure de cheveux formant couronne.
  4. Cotte de maille.