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nestable d’Aumale, le comte de Chaligny, princes Lorrains, et les autres deputez d’Espagne, Flandres, Naples et autres villes de l’Union, estant assemblez à Paris pour se trouver aux Estats convoquez au dixiesme fevrier 1593, voulurent que devant que commencer un si sainct œuvre, fust faicte une procession, pareille à celle qui fut jouée en la presence de Monsieur le cardinal Cayetan[1]. Ce qui fut aussi tost dit, aussi tost faict : car monsieur Roze, n’agueres evesque de Senlis[2], et maintenant grand maistre du College de Navarre et recteur de l’Université, fit le lendemain dresser l’appareil et les personnages par son plus ancien bedeau. La procession fut telle :

Ledit recteur Roze, quittant sa capeluche rectorale, prit sa robe de maistre-és-arts, avec le camail et le roquet, et un hausse-col dessus ; la barbe et la teste rasée tout de fraiz, l’espée au costé, et une

  1. «Le dimanche 17 de janvier, jour fixé pour l’assemblée des États, fut faite une procession à Notre-Dame, à laquelle se trouvèrent les députez qui étoient arrivez ; et firent leurs dévotions, reçurent la communion de la main du légat. » Mém. de P. de l’Estoile. Les auteurs de la Ménippée supposent une autre procession, celle-ci grotesque, composée de moines armés, dont ils prennent le type sur les montres ou revues de religieux enrégimentés par la Ligue, qui eurent réellement lieu à Paris.
  2. Il ne jouissait plus de cet évêché, qu’il avait reçu du feu roi Henri III.