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aux os[1] ; le greffier Senault, de la caquesangue[2] ; plus de dix mille zelez, du haut mal de la corde, et un millier qui s’en alloient mourir en Chartres, sans cet Higuiero. Et, si le Concierge de Verneuil[3] eust eu, en temps et lieu, de cette drogue, il se fust bien passé de lever la Fierte[4] de Sainct-Romain de Rouen. Monsieur de Mayenne en prend, tous les jours, dans un posson[5] de laict d’asnesse, pour guarir du plus desloyal et malin hocquet du monde. Le Duc de Savoye en avoit aussi pris, pour le guarir de la boulimie et gloutonnie ; mais il revomit tout, le pauvre homme ! Il y a de pires saincts en Bretaigne que le Catholique valet de monsieur de Fontaines, gouverneur de Sainct-Malo, qui coupa la

teurs insolvables et des banqueroutiers. L’auteur l’accuse d’être sorti d’embarras à l’aide de la drogue du charlatan espagnol, c’est-à-dire de l’argent d’Espagne.
  1. Des Portes, abbé de Tyron et de Bonport. Le passage qui le concerne a été supprimé dans les éditions postérieures à 1600.
  2. Le flux de sang.
  3. Théodore de Lignery, qui livra la ville de Verneuil aux ligueurs en 1590.
  4. Le chapitre de Rouen jouissait autrefois du droit de délivrer chaque année, le jour de l’Ascension, un prisonnier qu’il choisissait, et auquel on faisait soulever trois fois sur ses épaules la fierte ou châsse de Saint-Romain. Après cette cérémonie, il était libre et gracié.
  5. Posson ou poisson, petite mesure contenant la moitié d’un demi-setier.