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part des ouvrages du XVIe siècle, des indécences ou des grossièretés voulues. Les auteurs, suivant l’usage de leur temps, commun à tous les Français d’alors même les plus polis et du goût le plus châtié, ne reculent pas devant l’emploi du terme propre ; ils sont d’un temps où l’on nommait les choses par leur nom, et où nos périphrases pudiques, l’emploi que nous faisons de termes détournés de leur sens primitif pour remplacer ceux dont notre pruderie s’effarouche, eût fort étonné le public. Les écrivains du XVIe siècle, même les plus instruits et les plus policés n’avaient pas de ces dégoûts que le XVIIIe siècle nous a transmis. La langue de la Ménippée est celle de l’ancienne France, celle de nos pères, et leur goût valait bien le nôtre. Ne les jugeons pas à notre point de vue, qui sera peut-être condamné à son tour par nos descendants. Prenons-les tels qu’ils sont, et sachons apprécier le talent et l’esprit français sous toutes ses formes.


IV. — BIBLIOGRAPHIE.


On a vu que dès l’année 1593, et avant la publication de la Ménippée, on répandait clandestinement à Paris le petit opuscule de Pierre Le Roy, La Vertu du Catholicon d’Espagne. Lorsque Gillot et ses amis eurent composé les divers morceaux de l’Abrégé des États de la Ligue, Rapin réunit le tout, et on l’imprima sous le titre de Satyre Ménippée.

Il paraît probable que la première édition, bien que