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sons et de leur ayses, à deschirer le nom du Roy et des Princes du sang de France tant qu’ils ont peu, et qui, ne pouvants plus resister à la necessité qui les pressoit, pour avoir eu, deux ou trois jours devant la reduction de leur ville, quelque bon souspir et sentiment de mieux faire, sont aujourd’huy neantmoins ceux qui parlent plus haut, et qui ont les. estasts, offices et recompenses, et se vantent d’avoir faict plus de services au Roy et à la France que ceux qui ont quitté leurs maisons et leurs biens et offices pour suyvre leur Prince, et qui ont voulu endurer toutes sortes de necessitez plutost que de conniver à la. tyrannie des Estrangers, tant Lorrains qu’Espagnols. Mais cette plainte merite une autre Menippée. Je ne vous diray plus que deux petits quatrains, que deux de nos compatriotes firent sur le champ, une fois que nous discourions sur ce mesme sujet. Si les mauvais François sont bien recompensez, Si les plus gens de bien sont les moins avancez, Soyons un peu meschants. On guerdonne l’offense : Qui n’a point faict de mal n’a point de récompense. L’autre, tout à l’instant, poursuyvit en autant de vers, non moins à propos que les premiers : Pour estre bien venuz et faire nos affaires, Durant ce temps fascheux, plein d’horribles miseres, Agnoste, mon amy, sçais-tu que nous ferons ? Surprenons quelque place, et puis nous traitterons. bellion, il n’eust pas tant gaigné de batailles, ny pris de villes, ny mérité tant d’honneur par la clémence dont il a usé à leur endroit. »